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À Propos

L'histoire du Ruban Bleu...  

A la Légion d’honneur inventée par Napoléon on attribue le ruban rouge. Le ruban violet représente les palmes académiques. Le bleu est pour l’ordre du mérite. Et ainsi de suite.

Le ruban bleu a volontiers été celui de décorations élitistes en France et chez nos voisins anglais, dans des temps bien plus anciens que notre récente légion d’honneur. Créé par Henri III en 1578, pendant la Renaissance, l’ordre du Saint-Esprit très élitiste ne comptait pas plus de cent membres. Pour en faire partie et passer son cordon bleu autour du cou ou à l’épaule, il était nécessaire d’appartenir à la famille proche du roi ou de prouver trois quartiers de noblesse. Cet ordre et toutes les décorations furent supprimés en 1789.

Au xxe siècle, plus démocratiques furent le cordon bleu des beaux esprits et celui des cuisinières. Certains de ces Rubans bleus sont tombés en désuétude. Au cours du xixe siècle, un Ruban bleu semble avoir été créé de toutes pièces et assez fortuitement par des journalistes anglais. C’est dans la revue maritime on ne peut plus british : the North Briton que seraient apparues en 1878 seulement les deux expressions synonymes du Ruban bleu (blue ribbon ou plus rarement blue riband) et de lévrier de l’atlantique (Atlantic greyhound), désignant toutes deux le paquebot le plus rapide sur l’Atlantique Nord1.

C’était l’époque des « voyages extraordinaires » de Jules Verne, une série de romans ayant souvent pour toile de fond l’univers de la mer.

Mais en réalité cette épreuve de vitesse sur mer suscitait, depuis quelques dizaines d’années déjà, des enthousiasmes inouïs. La presse ne faisait que suivre cet engouement et donner un éclairage original à cette course. Du coup, les inventeurs du Ruban bleu décernèrent des Rubans bleus rétrospectifs, en particulier pour la compétition palpitante qui eut lieu en 1838 entre 

deux paquebots anglais: le Sirius et le Great Western. Ces navires inaugurèrent les premiers trajets transatlantiques en paquebots avançant non plus par la force du vent et, en appoint, la vapeur, mais uniquement par celle de roues à aube mises en action par un moteur à vapeur.

Le 22 avril 1838, la population de New York s’était passionnée pour l’arrivée à quatre heures d’intervalle des deux premiers paquebots venus d’Europe par la seule énergie de la vapeur.

La presse avait préparé et amplifié l’événement mais nul ne parla à cette arrivée de Ruban bleu de l’Atlantique pour la bonne raison qu’il n’existait pas ! Quand Ruban bleu il y eut, ce fut sans règlements précis de sorte que l’on ne peut dresser aucun palmarès fiable de ce record d’une traversée de l’Atlantique reliant l’Europe, (la France, l’Angleterre, l’Irlande ou d’autres pays) et la ville de New York. La route exacte et le lieu de départ ou d’arrivée en Europe étaient libres, mais ce fut petit à petit, le port de New York ou le bateau phare d’Ambrose qui comptèrent du côté ouest.

Contrairement à beaucoup d’Européens, les habitants de New York ne redoutaient plus les bateaux à vapeur. Et pour cause, cette île sans pont s’était développée grâce à ce moyen de transport mis au point par Robert Fulton. C’est sur l’Hudson que Fulton avait réalisé en 1807 ses premiers essais de bateau à vapeur.

Depuis 1830, le canal de l’Erié qui rejoignait les Grands Lacs permettait au commerce de s’étendre à l’intérieur du pays. Ainsi New York venait de prendre le leadership sur ses voisines Boston et Philadelphie et allait devenir la porte d’entrée principale de l’immigration vers le nouveau monde. Les gens du port autant que ceux de Wall Street comprenaient parfaitement l’intérêt économique majeur d’un trafic maritime régulier car indépendant de la force du vent entre les deux continents. 

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